Les inondations, mythes ou réalités ?
8 croyances à déconstruire
Les inondations sont un phénomène naturel qui remontent à la nuit des temps. Au fil des siècles, de nombreux mythes ont émergé autour de ces catastrophes naturelles ou chacun se raconte une histoire qui peut banaliser le risque bien réel. Il est essentiel de comprendre que la sensibilisation et l’éducation jouent un rôle crucial dans la prévention des inondations. En informant les communautés sur les risques associés et en promouvant des pratiques durables, nous pouvons réduire l’impact des inondations.
Voici un panel de croyances qu’il convient de déconstruire :
1-La pluie est la principale cause des inondations
Réalité : bien que les fortes pluies soient souvent un facteur déclenchant les inondations, d’autres causes contribuent à ces événements naturels. Les crues soudaines sont aussi causées par la bétonisation des espaces, la saturation du sol suite à des pluies continue, la défaillance des infrastructures de drainage, le sous dimensionnement des eaux pluviales ou l’élévation du niveau de la mer. Le paradoxe est que les inondations brutales surviennent souvent après des périodes de sécheresse ce qui constitue à la fois la preuve et le résultat du dérèglement climatique.
2-On ne peut pas prédire la pluie
Réalité : grâce aux avancées technologiques, il est désormais possible de prévoir les inondations avec une certaine précision. Les modèles météorologiques et les systèmes de surveillance des cours d’eau permettent d’anticiper les risques et d’émettre des alertes précoces, offrant ainsi aux communautés la possibilité de se préparer et de minimiser les impacts. Plusieurs systèmes et applications existent : Alert’eau et Vigicrues notamment.
3-Les inondations ne touchent que les zones littorales.
Réalité : les inondations peuvent frapper n’importe quelle région, y compris les zones urbaines densément peuplées. Dans ces environnements, les infrastructures peuvent être submergées, entraînant des conséquences graves pour les habitants et les entreprises. La planification urbaine doit donc intégrer des solutions pour gérer les eaux pluviales efficacement.
4-Les inondations sont limités à des périodes courtes.
Réalité : si la durée de l’inondation peut être rapide, les inondation causées par débordement sont souvent très lentes à se résorber et les décrues des rivières nécessitent parfois des semaines. Par ailleurs les effets des inondations peuvent perdurer des mois voir des années après l’événement. La reconstruction des infrastructures, le rétablissement des services essentiels et le soutien aux communautés touchées nécessitent des ressources considérables et un engagement à long terme. Enfin les épisodes d’inondation ne sont pas réservées aux périodes automnales mais surviennent aujourd’hui tout au long de l’année.
5-Les inondations ne concernent que les habitants du littoral
Réalité : En France, 1 français sur 4 est concerné par le risque inondation sur 16000 communes. Si les inondations fluviales et côtières sont courantes, les inondations peuvent également se produire à l’intérieur des terres, notamment par ruissellement lors de gros orages. Les inondations urbaines surviennent dans les zones urbanisées où l’imperméabilisation du sol limite l’absorption de l’eau de pluie. Les inondations soudaines, appelées aussi flash floods, peuvent se produire dans les régions montagneuses ou désertiques, où les précipitations peuvent être violentes. C’est pourquoi la sensibilisation des citoyens et l’éducation sur les risques d’inondation sont essentielles pour renforcer la résilience des communautés face à ces catastrophes naturelles. En intégrant des stratégies de gestion des eaux pluviales et en préservant les espaces naturels, en aménageant et adaptant les villes et les habitations nous pouvons atténuer les impacts des inondations.
6-Les inondations ont peu d’impact
Réalité : En 2024, les inondations liées aux tempêtes Kirk et Leslie ou avec les épisodes cévenols et méditerranéens se sont élevés à 785 millions d’euros. Les inondations qui ont frappé le Nord et le Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024 ont coûté 430 millions d’euros au total. Si peu de victimes sont à déplorer, le nombre de sinistrés et le montant des dégâts sont considérables.
En France, les inondations et sécheresses représentent 90 % du coût des sinistres couverts par le régime de catastrophe naturelle. Sur la dernière décennie, le coût d’indemnisation des dommages liés aux inondations a augmenté de 23 %.
Entre 2020 et 2050, le risque inondation devrait peser près de 50 milliards aux assurances.
Les inondations constitue le premier risque naturel et peuvent causer des pertes de vies humaines, endommager les infrastructures, détruire les habitations, contaminer l’eau potable et causer des perturbations économiques importantes. Il est important de prendre les inondations au sérieux et de respecter les consignes de sécurité émises par les autorités en cas d’alerte.
7-Les inondations sont inévitables.
Réalité : Certes ont ne peut maitriser la pluie et les inondations restent un phénomène naturel. Cependant leur fréquence et leur gravité sont clairement influencées par les activités humaines. Méteo France indique une augmentation de 12 % des pluies extrêmes depuis 1960. La déforestation, l’urbanisation non planifiée, la modification des cours d’eau, le drainage des zones humides et le changement climatique sont autant de facteurs qui augmentent l’intensité et la fréquence des inondations. Des mesures de prévention, de gestion et d’adaptation peuvent être mises en place pour réduire les risques d’inondation.
8-Les inondations ne sont pas liées au changement climatique.
Réalité : L’élévation du niveau de la mer due à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires ont un impact sur les inondations côtières. Les événements météorologiques extrêmes, tels que les précipitations abondantes et les tempêtes, augmentent en raison du déréglement climatique. Avec une vision optimiste, le GIEC estime que l’intensité et la fréquence des précipitations extrêmes augmenterait de 7 % pour chaque degré d’augmentation de température.
Du fait du lien très fort entre précipitations extrêmes et inondations par ruissellement en ville, selon le dernier rapport du GIEC, on peut en conclure que les inondations par ruissellement en ville vont augmenter en fréquence et en intensité. Prendre conscience des réalités permet de s’adapter aux risques inondations et de les anticiper par des actions simples :
• Suivre les alertes météos avec l’application vigicrues et Alert’eau
• Suivre et respecter les consignes données par sa commune
• Adapter son logement si possible
• Rendre son terrain plus résilient (retirer les surfaces goudronnées type allée ou emplacement parking)
• Installer son matériel de protection inondation et l’entretenir au moins une fois par an